Les questions sur les cadeaux voulus, les rêves et tout le tralala en rapport avec le professeur, en passant par un pendu de son propre nom, se finirent enfin. Pendant tout ce temps, Emily ne suivait même plus le cours et jetait des coups d'œil à travers toute la classe : Rien d'étonnant, tout le monde avait l'air aussi las qu'elle par ces questions des plus idiotes, à part les groupies de son fan club aux premières rangées qui gloussaient de plus belle. D'ailleurs, celles-là étaient un véritable mystère pour la Poufsouffle : Comment pouvaient-elles l'admirer ? Il avait certes un très beau sourire et des dents écarlates mais il était tellement ennuyeux à se soucier seulement de lui.
Enfin, le cours commença réellement lorsque le professeur Lockhart montra une expression sérieuse. Il parla d'abord du danger des créatures thèmes du cours de ce jour-là puis s'en alla les chercher. Emily se demandait à quel point ces bêtes pouvaient être effrayantes, comment elles seraient. Elle frissonnait en s'imaginant toutes sortes d'énormes monstres lorsqu'elle fut distraite par sa camarade, Olivia Dashwood.
« Vous pensez qu’il croit FRANCHEMENT qu’il pourrait nous défendre ou alors il vient de nous faire une bonne blague ? » fit-elle, moqueuse. Emily ne répondit pas, elle avait lu quelques livres de son enseignant et pouvait assurer à quiconque que malgré son côté narcissique, il était bel et bien un puissant sorcier.
« On dirait qu’il ne sait rien faire d’autre que de se regarder dans un miroir… Franchement je préfère Rogue. Il est détestable et n’a sans doute jamais vu une bouteille de shampooing de sa vie, mais, au moins, ses cours sont un minimum intéressants… » continua-t-elle, dans son élan. La muette se contenta de hocher la tête, d'un air perplexe. Elle aussi avait perçu à jour la personnalité dominante du professeur Lockhart (évidemment, qui ne l'aurait pas remarqué ?) mais c'était plutôt exagéré de préférer le maître des potions. Ce dernier était de loin le plus effrayant des professeurs. Bien que ses cours soient instructifs, il était dur de se détendre en sa présence : Chaque cours de sa matière était un véritable enfer, tellement calme et tendu. Emily avait l'impression que si elle faisait ne serait-ce qu'un pas de trop, un mouvement trop rapide ou une maladresse qui pourrait interrompre le cours de potions, elle aurait pu mourir sous les regards perçants du professeur Rogue.
Puis Gilderoy Lockhart apparut à la porte, il avait amené une cage qu'il découvrit de son châle mauve ensuite. La jaune et noire soupira de soulagement : ces créatures n'étaient pas aussi grosses qu'elle l'avait imaginé. Elles paraissaient même inoffensives mais elle ne se fit pas aux apparences, Lockhart semblait sérieux et malgré tout ce qu'il lui avait fait subir, elle entra dans son jeu. Ce qui n'était pas le cas des autres élèves : beaucoup se sont mis à rire. L'enseignant demanda aux élèves ce qu'étaient ces bêtes, et encore une fois, Olivia prit la parole et apparemment, il s'agissait de lutins de cornouaille. Emily n'en avait jamais parlé alors elle se demanda quelle partie de cette bestiole pouvait être dangereuse. Elle fut très vite répondue, comme si son professeur l'avait entendue, celui-ci ouvrit la cage et les lutins s'envolèrent de partout, déchirant, détruisant et cassant tout ce qui était à leur portée.
* Mais quel abruti ! Raaaah ! * pensa la jeune fille, Olivia avait raison après tout. Son professeur tentait de se dérober par la porte d'entrée et à ce moment-là, un lutin fonça droit sur la tête d'Emily et la cogna violemment, la propulsant à terre. Malheureusement, la porte était coincée et il ne put s'enfuir, il tenta alors un sort, en vain, ce qui désespéra son élève en tout point. Et non seulement son sort n'avait aucun effet, mais en plus, il se fit prendre sa baguette magique ! Mais ce n'était pas tout car il se précipita dans la réserve pour se protéger de ces ignobles bêtes en laissant à ses élèves la tâche de les remettre en cage ! Il avait définitivement baissé dans l'estime qu'avait Emily pour lui ! Si ses manuels scolaires n'étaient pas obligatoires, elle aurait très bien pu brûler tous ceux de Lockhart !
Emily ne savait pas comment s'y prendre. Elle se cacha sous une table, regardant tout autour d'elle : c'était un véritable bazar, tout était en désordre, des livres déchirés, de l'encre versée partout, des élèves terrorisés par ces bêtes. Elle vit ensuite un élève lancer un sort : « stupefix, » elle ne l'avait encore jamais appris, le seul qu'elle connaissait était wingardium leviosa mais cela n'aurait pas d'utilité dans cette situation et en plus elle ne le réussissait pas bien. Ce nouveau sortilège avait pour effet de déstabiliser la bête, elle semblait morte mais n'était en fait qu'immobile. La jeune fille vit son camarade recommencer et en toucher plusieurs, alors elle tenta de faire pareil. Elle sortit du dessous de la table et, évitant les lutins autant qu'elle pouvait, elle prit sa baguette en main et l'agita vers une bête en murmurant le sort. Une lumière rouge sortit de la baguette magique, elle fit espoir à la jeune fille car c'était la même que l'autre, mais n'eut pas le même effet : La créature volante sembla seulement repoussée de quelques centimètres dans l'air et voulut sans doute se venger, elle se rua vers Emily avec des yeux féroces, très différents de ceux de plus tôt.
« Stupefix ! » cria-t-elle alors, la baguette vers le rancunier et les yeux grands ouverts, crispés par la terreur. Une même lumière rouge sortit de la baguette et pourtant, cette fois-ci, le sort voulu avait bien été lancé. Le lutin se raidit, tout comme celui qui avait subi le sort de l'élève qu'elle avait prit pour exemple, et s'immobilisa dans les airs. Emily respira profondément, elle se dépêcha alors d'attraper sa victime et de la mettre en cage. C'était à ce moment-là qu'elle fut réellement rassurée, qui sait combien de temps le sort durerait. Elle recommença ensuite à pourchasser un des lutins proches d'elle, qui heureusement, n'avait pas l'air de l'avoir remarquée. Elle se remémora le sort, se concentra en le lançant et réussit avec brillance. Apparemment, la peur était un très bon stimulant. Encore un fois, elle saisit la bête immobilisée par le sort et la mit en cage.