Petite Rencontre ? [prio Katrina]

Il ne répondit pas tout de suite mais leva les yeux vers elle. A l'instant où leurs yeux se croisèrent, il lui sembla que son coeur avait cessé de battre un centième de seconde. Une agréable chaleur lui envahissait le corps. C'était assez inhabituel et elle aurait eu bien des raisons de baisser les yeux et pourtant, elle ne détourna pas le regard et continua à fixer l'inconnu. Elle le dévorait presque des yeux. Ses yeux se posaient, sur son front, ses joues aux pommettes légèrement saillantes, ses cicatrices, ses cheveux couleur charbon et complètement ébouriffés et sa bouche en forme de coeur.
Quelque chose de mélancolique se dégageait de sa silhouette. Il n'avait pas l'air désagréable mais ne semblait pas très expansif.

Citation :

Comme tu peux le voir, rien !

Aucun sourire ne se dessina sur les lèvres de la jeune fille mais elle ressentait un certain bien être. Le jeune homme ramena ses genoux à lui. Une vague d'impulsivité envahit Katrina : elle avait la subite envie de s'assoir à côté de lui.

Citation :

Que fais-tu ici?

Elle n'était pas du style à se laisser dominer par ses émotions, bien au contraire mais si elle avait envie de suivre ses envies pour une fois ?

J'ai échappé à mes parents... Et je chercher à faire quelque chose d'intéressant.

Et allez !! cédons à l'impulsion ! Elle se dirigea vers le mur et s'assit en tailleur à ses côtés.

Tu...

Elle avait peur de manquer de tact ou d'être indiscrète. Elle regarda un rat passer.

Excuse-moi de te poser cette question... Et si tu ne veux pas répondre je comprendrais très bien mais... Pourquoi est-ce que tu restes tout seul ici ?

Oui oui, vous n'avez pas rêver : il s'agit bien là de Katrina Barnaby. Comme quoi même elle était capable d'une once de gentillesse.

Aussi étrange que cela pouvait être, Katrina se sentait bien plus à l'aise avec cet étranger qu'au manoir, avec ses parents. Il avait quelque chose de rassurant qui lui donnait l'impression qu'elle était chez elle. Elle se surprit même à vouloir se blottir contre lui. Fallait-il y voir une quelconque raison psychanalytique ? Certains en aurait certainement trouvé... Le manque d'attention que lui prêtait son père, la soumission de sa mère, la froideur de sa grand-mère, tout cela l'empêchait de se sentir bien en permanence et elle allait chercher le peu d'attetion qu'elle pouvait auprès de l'étranger.

Même si cela ne faisait que quelques minutes qu'elle le connaissait, elle avait l'impression de se sentir si proche de lui... mais elle ignorait si cette sensation était justifiée ou si ce n'était qu'un délire imaginaire : elle ne voulait surtout pas s'imposer auprès de quelqu'un qui lui rendait un si grand service et qui l'ouvrait au monde de la sorte.

Citation :

J’aime bien rester seul.

Elle s'en était doutée. Si Katrina avait appris à sourire gentiment, elle lui aurait certainement sourit. Mais pour elle, sourire voulait dire mépriser et être hypocrite, c'est pourquoi, elle se contenta de le regarder, les yeux brillant. Elle se releva, lui adressa un bref signe de tête et s'apprêtait à avancer davantage vers l'Allée des Embrumes lorsqu'il la rappela.

Citation :

Mais si tu le veux, tu peux encore rester.

Elle eut quelque difficulté à avaler. Il lui permettait de rester ? Un peu gênée, elle commenta :

Ne te sens surtout pas obligé de dire ça par politesse. J'ai horreur de gens trop polis, ils sont hypocrites...

C'était assez étrange de la part d'une fillette de son âge de répliquer de la sorte. La plupart des enfants sont, à cet âge, complètement innocents, encore couvés par leurs parents, ils ne se rendent pas compte de la perversité du monde. Et pourtant, il semblait que Katrina était tout l'inverse des enfants de son âge.

Elle se dirigea vers le mur en face de l'inconnu et s'assit en face de lui, ne sachant trop que dire. Un long silence s'ensuivit, puis elle se décida à engager la conversation.

Tu vas me trouver trop directe, comme la plupart des gens, mais je ne supporte pas le mensonge. Pourquoi es-tu triste ?

Ses yeux d'habitude si ternes, pétillaient de malice, lui donnant un certain charme qu'elle n'avait pas habituellement.

pour tout dire, la fillette ne s'attendait absolument pas à ce que l'inconnu lui réponde. Il n'y avait qu'à voir les élèves de Poudlard : ils s'offusquaient dès qu'elle posait une question un tant soit peu directe et répondait à côté par pufeur ou fierté déplacée. Elle avait toujours trouvé cela on ne peut plus pathétique et en avait déduis que tout le monde était comme ça. Apparemment, le jeune homme faisait exception à la règle.

Citation :

Je n’aime pas les gens polis moi non plus ! Ils me dégoûtent.

Katrina, qui observait le garçon dans le yeux détourna les yeux et son regard se perdit au loin : ainsi elle n'avait pas rêvé, ils se ressemblaient vraiment sur certains points...

Citation :

J’ai appris la mort de quelqu'un que j’aimais beaucoup…

Son attention se reporta sur l'étranger. Il avait dit cela d'un ton assez détaché, et pourtant, elle sentait qu'il en souffrait. Si elle ne se trompait pas, et u'ils se ressemblaient vraiment, elle savait que dans ce cas là, elle n'aurait pas pleuré et ce serait soit isolée et retranchée du monde, soit plongée au coeur de la foule et de l'hypocrisie? Quoiqu'il en ait été, elle se serait fabriqué un masque, celui d'une personne qui était forte et qui n'était pas affectée par la mort de l'être qu'elle aimait.
Elle se mordit la lèvre. Il s'était relevé. D'après elle, c'était un assez bon signe : il voulait se changer les idées. Elle fixa le sol, puis leva les yeux vers lui. Il avait toujours cette expression triste sur ses traits. Cela lui donnait un air de petit enfant fragile et le rendait assez proche d'elle.

Citation :

Tu veux entrer ?

Elle ne remarqua qu'à ce moment qu'il avait la main sur la poignée de la porte. Elle eut une seconde d'hésitation : ne lui avait-on pas répété qu'on ne devait pas pénétrer chez les inconnus ? Oui bien entendu... Et pourtant, lui n'étais pas si inconnu que ça en apparence. Malgré le danger qui pouvait la menacer, elle hocha la tête et le suivit dans la boutique. Une boutique de l'Allée des Mebrumes !! Elle était fascinée, regardait les objets qui l'entouraient. Elle s'immobilisa devant une gigantesque armoire en bois sombre.

Tu travailles ici ?

Elle se tourna vers les étagères. Boules de cristal, têtes vaudous, poupées de chiffons... Elle observait tout : elle était dans un vrai magasin de magie noire !

Tu me fais visiter ?

Certains y auraient vu un certain sans-gêne, d'autres une curiosité inépuisable ou une fascination intéressée.

Katrina passait entre les rayons, ses yeux passant d'un objet à l'autre, photographiant les lieux, s'interrogeant sur l'utilité de tel ou tel objet. Elle avait, un jour, piqué un livre de magie noire dans la bibliothèque de son père. Il y était question du vaudou essentiellement. Les mauvais sorts, les poupées magiques, les potions, les cranes et les talismans pour se protéger de cette mauvaise magie. Elle avait trouvé cela intéressant mais pouvoir mettre unb nom sur des objets qu'elle voyait en réalité, constater qu'ils existaient vraiment, ça c'était vraiment formidable !

Citation :

Oui, cela fait quelques années que j’y travaille.

Décidément, l'intuition et le ressentit étaient vraiment des choses intéressantes et elles se pencherait sur le problème, mais pas pour le moment : elle était bien trop occupée pour réfléchir à ses intuitions. Ce dont elle était sûre en revanche, c'est qu'elle avait été bien inspirée de s'arrêter et de parler au jeune homme.

Il lui fit visiter la boutique. Chaque objet lui inspirait une foule de question de sorte qu'elle dut se calmer un peu pour ne pas assaillir son interlocuteur.

Cette boule de cristal a été trouvé dans une maison baignée dans la magie noire... c'est-à-dire qu'elle était entourée d'ondes négatives n'est-ce pas ? Elle était hantée ou est-ce que c'est simplement les propriétaires qui exerçaient la magie noire depuis des générations ?

Elle regarda le vendeur avec insistance. Elle avait tellement de questions à poser... Si seulement son attitude pouvait l'encourager à poser des questions... Comme rien ne venait, elle baissa la tête en se mordant la lèvre. Elle jouait la comédie, comme d'habitude, et se le reprocha car elle s'était intérieurement promis d'êytre sincère et franche avec l'inconnu. Mais c'était plus fort qu'elle : l'habitude d'être hypocrite et fausse.

Excuse-moi, je ne voudrais pas t'ennuyer mais c'est un domaine qui m'est inconnu et qui m'intéresse particulièrement. Si on nous l'enseignait au collège je ne te ferait pas subir cet interrogatoire...

Elle eut un petit rire nerveux.

Citation :

Oui, il y avait des fantômes, des mauvais esprits et les propriétaires exerçaient de la magie noire depuis des générations, d’après ce que mon patron m’a dit… Moi je ne suis pas entré dans la maison… malheureusement…

Décidément il était vraiment génial ce jeune homme ! Elle ne cessait de se féliciter de réaction auprès de lui. Voyant qu'il lui répondait avec autant d'amabilité, elle ouvrit la bouche, espérant poser de nouvelles questions mais fut interrompu par la porte qui s'ouvrait : on homme venait.
Une vague d'angoisse prit possession de la petite fille. Elle ne s'était pas posé la question en entrant mais peut-être n'avait-elle pas le droit de rentrer...

Citation :

Tu sait que n’a pas le droit d’avoir une gamine dans la boutique Johns !

Elle ne baissa pas la tête : ça aurait été un signe de faiblesse. Elle fixa donc l'homme droit dans les yeux et soutint son regard.

Citation :

Tu sait que je peux très bien que je peux te faire fermé ta boutique…

Son coeur manqua une pulsation. Fermer boutique ? Il allait faire fermer la boutique ? A cause d'elle ? Et parce que lui avait été gentil ?? Décidément le monde était bien injuste ! L'homme n'étais pas décidé à partir sans tirer profit de la situation et après un chantage raté, il lança un sortilège au bel inconnu.
En un clin d'oeil, Katrina sortit sa baguette magique de sa poche et la pointa en direction de celle de l'intrus.

Wingardium Leviosa !

Elle avait improvisé. Etant en première année, elle ne connaissait pas énormément de sortilège et ne pouvait donc pas être d'une grande aide. Puis elle courut vers le jeune homme. Elle ignorait s'il avait été désarmé ou pas et si c'était le cas, il aurait besoin de sa baguette magique à elle.

Tu es blessé ?

Quand est-ce que Katrina avait eu peur la dernière fois ? Peut-être était-ce la dernière fois que son père s'était emporté... Quoique les larmes qu'elle avait alors refoulé étaient davantage des larmes de colère et d'amertume que des larmes de peur.
Mais avait-elle jamais eu peur pour quelqu'un ? Pour sa mère peut-être ? Mais le pincement au coeur qu'elle avait alors éprouvé avait-il quelque rapport que ce soit avec son emballement actuel ?

En effet, dès que la jeune fille avait aperçut les deux hommes se faire face à face, leurs baguettes brandies, elle avait eu ce que certains appellent "pressentiment". Son rythme cardiaque c'était brusquement accélérée et elle avait tenu sa baguette prête. Mais dès que le jeune homme, qu'elle ne connaissait pourtant pour ainsi dire "ni en blanc ni en noir" avait été projeté à l'autre bout de la pièce, son coeur s'était littéralement emballé, sa gorge s'était nouée et elle s'était prise à penser un "pourvu que".
Elle avait toujours su que le jour où elle aurait recours à un "pourvu que..." comme dans certaines bandes dessinés, c'est que la situation aurait été éprouvante pour elle et voilà que ce "pourvu que..." venait se loger dans son esprit à cet instant.

* Par Morgane !! Pourvu qu'il n'ait rien ! *

Mais apparemment, Morgane connaissait bien le coeur et les angoisses des petits filles car Ichabod se releva, lança un coup d'oeil à Katrina — qui eut cette même impression de se liquéfier que celle qu'elle éprouvait au soleil en plein été — et se releva pour affronter de nouveau l'homme.

La réaction de la plupart aurait été d'être soulagé, car après tout, "il" était sauf... et pourtant Katrina n'en fut pas tellement soulagée. C'est à peine si son coeur cessa de cogner contre sa poitrine.

Citation :

Tout ce que tu fais cher ami c’est d’aggraver ton cas ! Dégage ou alors, il va falloir employer les grand moyen et tu vois, en ce moment, je n’ai pas tellement envie !

Malgré ce sentiment d'angoisse qu'elle éprouvait, la jeune collégienne ne pu empêcher ce fameux rictus, propre aux Serpentard, de se nicher au coin de ses lèvres.
Aussi jeune et inexpérimentée qu'elle pouvait l'être, elle trouvait qu'"il" gérait très bien la situation et espérait avoir un jour autant de sang-froid que lui.

Citation :

Tu ne me laisse pas le choix Johns !
Se serait vraiment idiot de ta part de t’en prendre à elle ! Tu auras Dumbledore sur le dos !

Surprise, Katrina se raidit. Dumbledore ? Comment savait-il qu'elle était à Poudlard ? Bien entendu, la plupart des élèves qui trainaient sur le Chemin de Traverse étaient à Poudlard mais il y avait bien des élèves de Durmstrang aussi à l'occasion. Après tout, le Chemin de Traverse était le lieu principal dans lequel se rendaient les sorciers du monde entier ! Elle se promit de lui poser la question après leur combat.

L'homme parut affolé et la jeune fille pensa qu'il s'agissait peut-être d'une ruse. Il s'empara d'une tête de mort et lança une dernière menace à l'inconnu qui apparemment se nommait Johns.

Citation :

Je pense qu’on se reverra très bientôt Johns ! Tu sais pourquoi… Barjow a du te le répéter tant de fois et… il y a une preuve à ton bras, tout comme le mien ! La marque...

Barjow ? Ce magasin était donc Barjow et Beurk ? Son père en avait déjà parlé avec sa grand-mère quelques fois mais, ne sachant pas de quoi il s'agissait, elle ne s'y était pas intéressé tant que ça. Elle savait juste que c'était un magasin que son père n'aimait pas. Mais qui se souciait de l'avis de Ralph ??
Ce qui, en revanche, parut plus important à Katie, c'était la mention de quelque chose que Johns — appelons le par son nom en attendant d'en savoir plus sur lui — avait sur l'avant-bras gauche.

D'après Katrina il ne pouvais s'agir que deux deux choses : une cicatrice ou un tatouage. Et d'après l'expression figée de Johns et son regard pensif, la jeune fille pensa à la Marque des Ténèbres. De ça, elle en avait souvent entendu parler par son père. Lui avait émigré lorsque le Seigneur des Ténèbres s'était emparé du pouvoir. Ils étaient revenus au manoir juste après sa chute et leur retour avait été ponctué par la naissance de Katrina. Mais nombre de ses amis avaient cette marque sur le bras et la plupart d'entre eux s'en plaignaient ouvertement.
Etait-il possible que l'incconu soit un ancien Mangemort ? N'était-il pas trop jeune ??

Citation :

Tu es bien à Poudlard ?

Mais quelle question ! Alors qu'elle en avait tant d'autres à poser !

Oui je suis à Poudlard. Alors vous avez juste parlé de Dumbledore pour l'effrayer ? Vous avez parié sur la chance et sur mon silence ? C'est... curageux de votre part et je ne suis pas du genre à faire des compliments je vous assure !

A quand remontait la dernière fois que Katrina avait été aussi surexcitée ? Ce devait être la dernière fois lorsque son frère n'était encore qu'un bébé... Elle avait déniché une corde au grenier, en avait attaché une extrémité à une poutre et avait noué l'autre. Un des livres de la bibliothèque portaient sur les noeuds et elle avait toujours rêvé d'essayer le noeud du pendu. Pour voir s'il coulissait bien, il fallait utiliser un cobaye... Et pourquoi pas César ? Ce petit cafard qui lui volait la vedette le méritait bien tiens ! C'en était suivi une sorte de frénésie qui frôlait même la folie mais jamais au grand jamais cette frénésie ne l'avait atteint à ce point. Elle en était bavarde. En vrai moulin à paroles.

Vous travaillez chez Barjow alors ? Comment est-il ? Mon père a toujours dit que c'était une ordure de la pire espèce mais je n'ai jamais cru un mot de ce qu'il disait alors autant m'en référer à votre point de vue.

Elle reprit à peine son souffle et continua à le submerger soius un flot de questions.

Et de quoi a parlé cette homme qui est sur votre bras ? C'est la marque des Ténèbres pas vrai ? Ne vous inquiétez pas je n'irai pas vérifier et de toutes façons je vous jure le silence. Mon père a toujours considéré le Seigneur des Ténèbres comme un idiot mais pour ce que j'ai lu de lui... je trouve que c'est un sorcier littéralement fascinant ! Et les autres ont eu tort de le rejetter à ce point car il avait d'excellentes méthodes je trouve ! ... Bien sûr je ne parle pas de tous ces morts... De toutes façons il y en a sous tous les régimes. D'ailleurs je suis sûre que Fudge en fait assassiner quelques uns, il est seulement trop hypocrite pour le faire en public et l'assumer voilà tout...

Elle leva vers lui un regard animé par la curiosité. Puis, se rendant compte qu'elle avait monopolisé la parole, elle baissa les yeux, et pour la première fois de sa vie, le rouge lui monta au joues, lui donnant plus que jamais un air de poupée en porcelaine.