De nouveau avec elle [prio Katrina]

Deux mois de vacances. Après une année complète à Poudlard, rien n'était plus insupportable que de retrouver le manoir. Quand elle pensait qu'elle s'était plainte de ne pas se plaire à Poudlard il y a encore moins d'un an. Elle le regrettait bien maintenant ! D'ailleurs elle se promettait que dès son premier jour à Poudlard, elle profiterait un maximum de sa tranquilité recouvrée.

D'ailleurs elle s'y voyait déjà... Le jour du départ, sa malle prête, son père absent, sa grand-mère se reposant et sa mère sans doute désemparée et en larmes quelque part dans la maison, elle pourrait embêter son frère une dernière fois avant de partir. Ce qu'elle lui ferait ? N'importe... Mais elle trouverait bien quelque chose... Peut-être que si elle lui plantait une fourchette dans la main... ou un pique à broche... ou un couteau de cuisine peut-être.

Un petit sourire se dessinait sur les lèvres de la Serpentard à cette idée. Il y aurait plein de sang partout. Elle ferait attention à ne pas toucher la veine bien entendu. Faire du mal à quelqu'un sans le tuer ni mettre sa vie en danger... pour le moment. C'était un de ses plaisirs préférés ! Détruire les autres et les faire souffrir à petit feu, c'était tellement plus intéressant que de les faire souffrir beaucoup et d'un seul coup.

Citation :

Katrina ma puce, on doit aller faire des courses tu viens avec nous ?

Après tout, pourquoi pas. Le Chemin de Traverse... ça pourrait être divertissant et ça changerait de l'atmosphère sinistre du manoir ! Et c'est à cet instant que l'idée lui vint : l'étranger de Barjow et Beurk !! Elle ne l'avait pas revu depuis presque un an maintenant... Si elle pouvait trouver un prétexte...

'Man, je peux aller voir les livres de potions à l'étage s'il-te-plait ?

Et hop ! C'était parti ! Se faufilant derrière une rangée de livres pour que sa mère ne l'apperçoive pas, Katrina se glissa dans les ruelles jusqu'à l'Allée des Embrumes et se retrouva en face de la boutique. Il y avait quelque chose de sinistre, mais tellement différent du manoir ! "Fermé"

* Zut ! Zut ! Zut ! Juste le jour où je viens il n'y a personne ! *

S'appuyant à la vitrine, elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur et apperçut le jeune homme. Un sourire éclaira son visage et elle tapa contre la vitre pour signaler sa présence.

Son coeur battit plus fort dans sa poitrine lorsqu'elle vit le jeune homme se diriger vers la porte à grands pas. Il y avait quelque chose dans sa démarche qui lui rappelait le sang-froid dont il avait fait preuve la dernière fois qu'ils s'étaient vu et où elle avait du partir précipitemment. Enfin il ouvrit la porte et Katrina lança un regard illuminé vers le jeune homme. Il resplendissait. Il y avait quelque chose dans son teint diaphane qui la charmait. Elle était comme fascinée.

Citation :

Il me semble que sur la porte, il y a marqué fermé… J’ai raison ou j’ai raison ?

Ce ton froid lui donna la chair de poule. On aurait dit que ce n'était plus le même homme... Il ne pouvait pas y avoir deux hommes identiques ? Elle avait détaillé l'inconnu de l'an dernier à un tel point qu'il lui était possible de le reconnaître entre mille. Elle ne réagit pas outre mesure à la question de l'inconnu. Après tout, il était possible qu'il ne l'ai pas reconnu tout de suite.

Citation :

J’ai raison !

Son coeur retomba lourdement dans sa poitrine. Non, il ne se rappelait pas d'elle. Sans doute l'avait-il rapidement oublié. La déception se lisait désormais sur son visage de poupée, d'habitude immobile et insondable.

Tu ne me reconnaissais pas ?

Son visage reprit son air hypocritement calme. Un rictus se dessina sur ses lèvres et elle lança, sarcastique :

Gwenog Jones, capitaine des Harpies, je cherche le jeune homme qui a la Marque des Ténèbres sur son avant-bras gauche. On m'a dit qu'il travaillait ici.

Son ton était insupportable, à la fois sarcastique et insolent.

Katrina se moquait ouvertement du jeune homme mais la plaisanterie ne semblait visiblement pas être à son goût, à en juger par sa mine agacée.

Citation :

Pardon ? Je ne vous permet pas de me tutoyer ! Nous avons pas gardés les chauves souris ensembles !

La jeune fille étouffa un éclat de rire. Il n'y avait pourtant rien de drôle et en tant normal, si par hasard il y avait eu plaisanterie, elle n'aurait pas même sourit. Mais lorsqu'une telle formulation sortait de la bouche de l'inconnu - une splendide bouche en forme de coeur aux lèvres douces, Katrina en était certaine - elle n'arrivait pas à garder son sérieux. D'ailleurs, tout ce qu'elle avait en tête lorsqu'il était en face de lui, c'était l'observer et le percer à jour.

Citation :

Je… euh… comment s’avez-vous que j’ai la marque des Ténèbres sur mon avant-bras gauche ?

La petite haussa les épaules : où était l'intérêt si c'était elle qui lui rappelait qui elle était, quand ils s'étaient rencontrés et en quelles circonstances ? Le fait que lui s'en rappelle de lui même lui permettrait d'ailleurs de savoir à quel point il l'avait oublié et si elle avait encore un peu d'importance à ses yeux. Enfin, il la pria d'entrer dans le magasin. Un petit sourire satisfait et un brin arrogant s'était figé sur la bouche de la Serpentard. Elle resta sur le pas de la porte, entendit l'inconnu la refermer derrière eux. Etrangement, et comme il y a de cela un an, Katrina n'éprouvait pas la moindre peur ni la moindre angoisse. Pourtant, étant dans une boutique de magie noire en présence d'un inconnu expert en magie et elle pauvre petite élève venant d'achever sa première année... elle n'avait aucune possibilité de se défendre si elle était en danger. Mais quelques chose dans l'atmosphère glauque de la petite boutique, dans ces têtes de mort, dans ces fioles et dans ces bocaux renfermant les plus étranges créatures l'apaisaient. C'était cette même sensation de familiarité qu'elle éprouvait dans la salle commune, en cours de potion ou dans les cachots. Elle comprit alors pourquoi elle préférait Poudlard au manoir : elle s'y sentait chez elle.

Au fait, je vous ai menti, je ne suis pas Gwenog Jones, elle doit faire au moins trois têtes de plus que moi si ce n'est plus.

Evidemment, il était inutile de le préciser, il était évident qu'une petite qui ne faisait pas plus de huit ans ne pouvait pas être le capitaine d'une équipe de Quidditch. Katrina commença une ronde d'inspection dans la magasin : elle voulait voir ce qui avait changé, ce qui avait été vendu, remplacé. L'air de rien, elle commença à faire la conversation, de cet air naïf qu'elle savait que la majorité des hommes appréciaient.

Vous vous êtes coupé les cheveux... Ca vous va bien, vous avez l'air moins égaré maintenant.

Elle s'était tournée vers lui et avait cessé de marcher. Elle le détaillait de la tête au pied, s'attardant sur chaque détail : ses cheveux noirs qui n'étaitn plus si ébouriffés que la dernière fois, ses yeux froids, son expression figée, son teint pâle, son air de cadavre qui la fascinait tant... Sa bouche qui avait perdu se pli innoncent et mélancolique pour en prendre un plus dur et presque méprisant, son écharpe blanche, son col... Ses mains... Il n'avait pas de longs doigts froids et squelettiques comme son père. Il avait des mains... inqualifiables à vrai dire, car ce qu'elle trouvait à l'inconnu n'était pas toujours qualifiable avec des mots. Les battements de son coeur exprimaient tellement plus de choses que les mots.Elle s'attarda sur chacun des boutons de sa veste et même sur la boucle de ses chaussures. Je crois que l'expression "dévorer" des yeux est assez appropriée en la circonstances.

Vous avez vendu des boules de cristal non ?

Citation :

Je l’ai pensé. Tu es beaucoup trop petite pour devenir Capitaine… Quel âge as-tu ?

Katrina ne dit rien. Evidemment qu'elle était trop petite ! Il n'avait pas l'air de comprendre la plaisanterie... Froissée par ce manque d'humour conséquent, elle fit la peste, mit les poings sur les hanches et répondit illico :

On ne demande jamais son âge à une dame na !

Non mais oh ! C'était quoi ces manières ! En y réfléchissant, ce n'était pas vraiment la question de l'âge qui ne plaisait pas à Katrina. Tant qu'on était jeune, pourquoi aurait-on à cacher son âge. Mais elle avait trop souvent l'habitude de ces remarques désagréables qu'on lui faisait. "Onze ans ? Tu n'es qu'une petite petite fille alors." ou "Onze ans ?! Tu fais plus jeune" ou autres réflexions désagréables. Oui elle était petite et alors !! Oui elle avait l'air d'avoir huit ans parce qu'elle était minuscule et alors ! C'est pas la taille qui fait le caractère ! D'ailleurs, au vue du caractère de cochon ne cette petite petite fille, ceux qui l'auraient jamais pensé auraient tôt fait de changer d'avis.

Citation :

Si ma mémoire est bonne -et je suis sur que ma mémoire est bonne- tu es venue l’an dernier dans ce magasin et tu m’avais posée des question sur cette boule de cristal… J’ai raison ?

Katrina, qui avait repris sa ronde dans la boutique, jetant des coups d'oeil discrets à l'inconnu à chaque fois qu'elle était apparemment dissimulée derrière une armoire ou une colonne, sortit de derrière une commode (bah oui elle est tellement petite qu'on la voit pas derrière la commode xD) et lança :

Eh bah Merlin ! T'auras mis du temps à me reconnaûtre dis donc !

Puis elle alla se planter devant lui en lui souriant.

Dis, tu ne m'avais même pas donné ton nom la dernière fois, comment est-ce que j'aurais fait pour te retrouver si tu ne travaillais plus ici hein ?