Il y a des arbres qui frappent, maintenant ?!

Harry se promenait dans le Parc, pour une fois seul, sans Hermione et Ron à ses côtés, ce qui était assez rare mais ça arrivait de temps en temps. En fait, le jeune homme voulait prendre des nouvelles d'Hagrid... Et Hermione était encore et toujours à la bibliothèque. Quant à Ron ? Où était Ron ? Harry ne l'avait pas vu dans la salle commune des Gryffondor avant de la quitter, il était donc parti sans lui et avait rejoint le hall d'entrée et de là, le parc.

Il avait donc le projet d'aller voir Hagrid qui devait être dans la salle commune mais en haut, juste à la sortie du château, avant de descendre la pente menant à la cabane du garde-chasse, Harry vit quelqu'un se faire "agresser" par le saule cogneur. Harry se mit à courir aussi vite qu'il le put, ne sachant pas d'en haut de qui il s'agissait mais espérant que ce n'était pas un Serpentard. Arrivé en bas, il s'avéra que c'était une fille de Gryffondor, de 2ème année que Harry connaissait seulement de nom.

- Salut Bridget, pas trop de mal ? J'ai vu ce qui t'arrivait d'en haut sans savoir que c'était toi ! J'ai accouru aussitôt.

Bridget commençait à avoir peur. L’arbre fou l’attaquait sans aucune raison, simplement parce qu’elle s’était approchée d’un peu trop près. Pour le moment, l’arbre ne l’avait pas blessée mais justement, elle voulait éviter au maximum que ça arrive. Surtout que certaines branches qui essayaient de frapper la fillette étaient assez énormes, ce qui l’inquiétait. Elle s’était mise à crier comme une folle, ne sachant pas quoi faire.

Elle vit soudain une silhouette – quelqu’un de grand, cheveux bruns, un garçon apparemment – courir vers elle. La personne en question la salua, et, chose qui surprit la fillette, le garçon connaissait son prénom, et lui demanda si elle ne s’était pas fait mal et ajouté qu’il l’avait vue de là-haut et avait accouru aussitôt. Bri’, à présent éloignée de l’arbre fou, était rassurée.

« T’inquiète pas, je vais bien … »

Elle lui adressa un sourire rassurant qui signifiait qu’il y avait eu plus de peur que de mal, et, en le regardant, elle le reconnu brusquement. C’était un élève de sa maison, en cinquième année, et il s’agissait du célèbre Harry Potter ! Celui qui, à plusieurs reprises, avait affronté Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcé-Le-Nom. La Rouge et Or était impressionnée, bien qu’elle décidât de ne pas le montrer afin de ne pas passer pour une idiote.

Elle avait croisé Harry à plusieurs reprises dans les couloirs, en cours et surtout dans la salle commune, il était souvent accompagné de Ronald Weasley et Hermione Granger ; mais elle ne lui avait jamais adressé la parole avant aujourd’hui.

« Comment ça se fait que tu connais mon nom ? » demanda-t-elle, curieuse.

Ouf ! Bridget n'avait rien et était maintenant hors de portée des branches du saule cogneur qui s'était d'ailleurs arrêté de frapper le sol. Il était revenu tout à fait placide et quelqu'un qui n'avait jamais eu affaire à lui pourrait tout à fait penser que c'était un arbre normal et non pas un arbre qui pouvait donner de grands coups et blesser quelqu'un.

Harry vit bien qu'au départ, Bridget ne l'avait pas reconnu, préoccupée qu'elle était à se défendre de l'arbre. Puis elle vit enfin qui c'était, elle venait certainement de le reconnaître grâce à sa cicatrice en forme d'éclair sur le front, comme tout le monde, à part le Professeur Lupin, qui lui, en 3ème année, l'avait reconnu grâce à ses yeux, les mêmes que ceux de sa mère. Harry ne dit cependant rien là-dessus.

- Je t'ai reconnu car tu étais en 1ère année l'an dernier, tu as été répartie à Gryffondor et ça m'a fait plaisir. J'ai retenu ton nom sans raison particulière.

Harry se tourna vers l'arbre, il n'avait jamais été à l'aise avec les filles et ce n'était visiblement pas en train de changer...

- Tu sais comment s'appelle cet arbre ?

Il désignait celui qui avait voulu frapper Bridget. Autant jouer en terrain connu, ça serait toujours mieux que rien.

Bridget était quelqu’un de nature discrète, qui ne s’était pas fait vraiment remarquer depuis qu’elle était arrivée à Poudlard. Pas d’intelligence hors du commun, pas de talent incroyable, personne de célèbre dans sa famille, et ajoutons à cela qu’elle n’était pas du genre à faire le bazar. Bref, les gens ne remarquaient pas tellement que ça sa présence, c’était une simple élève de deuxième année, petite et timide. C’est pourquoi elle fût très étonnée de voir que le garçon connaissait son nom.

Elle, en tous cas, elle le connaissait son nom … Il s’agissait tout de même d’Harry Potter, et il était très célèbre. Avec sa cicatrice sur le front, aussi célèbre que lui, on ne pouvait que le reconnaître. Et c’était vraiment étonnant qu’il sache son nom, puisque même en étant dans la même maison, ils avaient quelques années de différences et n’avaient donc jamais eu l’occasion de se parler.

Harry lui expliqua qu’il l’avait vue l’an passé à la cérémonie de la répartition lorsqu’elle avait été envoyée à Gryffondor, et qu’il avait tout simplement retenu son nom. Ne sachant pas trop quoi répondre, elle hocha simplement la tête et le garçon se tourna vers l’arbre fou, puis demanda à sa camarade si elle savait comment cet arbre se nommait.

« Euh … Non, je ne sais pas du tout. » avoua-t-elle piteusement, en se sentant quelque peu ridicule.

Bridget ayant avoué – piteusement – qu’elle ne savait pas ce qu’était cet arbre, le jeune homme le lui expliqua donc. Il se nommait le « Saule Cogneur » (l’arbre, hein, pas Harry ! =p) et, comme le fit remarquer le jeune garçon, il portait bien son nom, comme avait pu le constater Bridget quelques minutes auparavant.

Harry lui expliqua aussi que l’arbre fou avait été planté quelques années plus tôt mais il ne savait pas pourquoi, et qu’il savait se défendre lorsqu’il se sentait agressé. Bri’ ouvrit la bouche pour signaler gentiment qu’elle n’avait nullement « agressé » le Saule Cogneur, c’était seulement celui-ci qui avait cru que, parce qu’elle s’était approchée d’un peu trop près, elle lui voulait du mal ; mais elle n’eut pas le temps de raconter cela puisque le garçon prenait à nouveau la parole.

Il avait commencé sa phrase : « Quand j’étais en deuxième année … » mais, pour une raison que la fillette ignorait, il s’était brusquement arrêté. Peut-être parce qu’il pensait qu’elle n’était pas digne de confiance, qu’elle s’en moquait royalement ou parce qu’il n’avait pas le droit de le dire ; mais toujours est-il qu’il n’avait pas raconté son anecdote. Or, maintenant qu’il avait commencé, elle aurait bien aimé savoir la suite …

« Qu’est-ce qu’il s’est passé lorsque tu étais en deuxième année ? » l’encouragea-t-elle.

S’il ne voulait pas dire, ce n’était pas grave, après tout. Elle n’était pas curieuse à ce point-là, et n’allait certainement pas le forcer à cracher le morceau ; c’était juste qu’elle aurait voulu savoir. C’est tout.

Bridget avait craint d’avoir l’air trop curieuse en demandant à son camarade qu’est-ce qu’il s’était passé lorsqu’il était en deuxième année. Mais visiblement, le jeune homme était d’accord pour raconter ce qui s’était passé, puisqu’il lui expliqua que lui et un autre élève de Gryffondor, Ron (que Bridget connaissait de vue) avait passé un sale quart d’heure. Il lui demanda si elle connaissait Ron et la fillette répondit :

« Je ne lui ai jamais vraiment parlé, mais oui je le connais. C’est ton ami, un jeune roux de la famille Weasley, c’est bien ça ? »

Elle n’en était pas certaine, après tout. Mais le dénommé Ronald était le meilleur ami de Harry, ils étaient toujours fourrés ensembles, eux et leur autre amie Hermione Granger, l’élève la plus intelligente de son année et probablement de l’école. Au fond, Bri’ avait toujours admiré ce trio. Ils étaient soudés et très doués, ils s’étaient souvent sortis de situations périlleuses.

En parlant de situations périlleuses, Harry était donc en train de raconter à la jeune Watson ce qui leur était arrivé, à lui ainsi qu’à son ami Ronald Weasley. Ils n’avaient pas pu passer par la voie 9 ¾. Le jeune garçon ne lui expliqua pas les raisons et la fillette songea que, lorsqu’il aurait fini son récit, elle le lui demanderait.

Harry lui raconta que, ne sachant pas comment se rendre à l’école, Ron avait eu l’idée d’emprunter la voiture volante à son père et de suivre le train de cette manière mais qu’en arrivant vers Poudlard, la voiture volante s’était mise à crapoter et à ralentir sans explications, et qu’ils avaient foncés dans le Saule Cogneur. Celui-ci, se sentant agressé, avait tenté de les massacrer … Ils s’en étaient tirés par chance, par la voiture qui s’était mise à reculer.

« Eh ben, dis donc ! » souffla Bridget, impressionnée plus qu’autre chose. « Vous ne vous ennuyez jamais, vous. »

Ce n’était pas un reproche ni une moquerie, plutôt une constatation. Elle espérait ne pas énerver le Gryffondor avec les mots qu’elle prononça ensuite :

« Comment ça se fait que la barrière a refusé de s’ouvrir ? »