En attendant d'arriver à l'école ...

L'heure du départ pour la seconde année avait sonné. Et comme le départ pour la première, Joey avait traversé le quai 9 3/4, sans comprendre encore comment ce phémonène pouvait se produire. L'esprit de Joey pour la magie n'était pas encore arrivé aux termes de son apogée, et seulement son interêt pour les livres de la bibliothèque aiguisaient son attirance, ainsi que les ouvrages et grimoires qu'elle reçelait. Une fois encore Joey dût supporter les encouragements insipides de ses parents;du moins il les trouvait insipides car toujours empreints de salves enfantines et puériles. Joey avait toujours détésté qu'on le materne. Il se consolait en se disant - plus que six ans -. La locomotive siffla, signe que le train allait démarrer sous peu. Il leva la tête afin d'envoyer un baiser à son père et à sa mère, et toujours encombré par la même valise, la souleva et monta dans le train. Un léger signe de main fatigué s'adressa à Leslie Stempleton, le père de Joey discutait avec les parents d'un autre élève.
Profondément déçu que sa chienne ne soit pas venue à la gare, il en avait fait le reproche à ses parents durant tout le voyage vers la gare. A défaut que Dolly soit présente, il avait chapardé une photo d'elle dans le tiroir à " bordel " de ses parents. Une photo prise cet Eté alors que Joey la brossait dans l'arrière cour de sa maison.
Le premier compartiment ferait l'affaire. Il l'ouvrit, et constata avec surprise qu'il n'était pas occupé par Lorena. Lorena Velasquez, une élève de Serpentard avec qui il avait engendré un monologue. Joey l'avait saoûlé durant tout le trajet pour son voyage de première année. Ils en été ressortis pas copains comme cochon, mais Lorena avait conssenti à ne pas mépriser Joey durant ses études. Quant à Joey il n'avait cessé de penser à elle durant tout l'Eté.
Sans prendre de gant à l'égard de la fille assise, il posa sa valise et en sorti un ouvrage qu'il tint comme une fiole de bave de dragon extrêmement rare.
Lançant un regard curieux sur la machine que la fille tenait dans ses mains, il comprit qu'elle écoutait de la musique. Sa curiosité n'ayant que peu de vie pour les choses matérielles, Joey s'empressa d'ouvrir le livre qui gardait la page par une autre photo de Dolly. Second assaut de Joey dans " le tiroir à brun " de ses parents.

Une fois bien posé et installé, Joey caressa doucement la couverture du livre : douce, soyeuse, et fragile à la fois elle procurait à Joey une immense sensation de posséder un ouvrage unique et rare. Et la vérité sur l'existence multipliée du livre était à vérifier. Joey connaissait presque par coeur les libraires moldus, lesquels détenaient aussi des reliures rares voire même interdites, et conçernant son livre il savait de source professionnelle qu'il n'en n'existait que dix. Dix pressages et pas un de plus. Sorti d'un linge blanc, comme ceux que les prêtres moldus utilisent pour cacher les instruments liturgiques, le livre avait été concasré par Joey Stempleton. Voué au culte des livres, Joey tenait à cet ouvrage comme à la prunelle de ses yeux. Dolly son chien passait avant le livre tout de même. Le marque-page l'attestait, la photo représentait Joey tenant Dolly par le cou. Le blondinet avait déposé le marque-page sur la banquette tout près de lui.
Rien ne perturbait Joey. Sauf peut-être l'envie irrésistible de découvrir les premières pages du prologue de son ouvrage.
Lorsque la fille d'en face fit tomber son appareil à musique, et tout le contenu d'un petit sac que les filles avaient la sale manie de remplir à ras bord, il n'eut que l'envie de renifler. Cette fichue manie que sa mère détenait également. Joey lui avait demandé un jour si elle partait pour une expedition archéologique !Finalement tout s'était répandu au sol, et dans un rôle de froissée, la fille prit une mine de chien battu et demanda à Joey de l'aider.
- Aides-moi s'il te plaît ! - Joey n'eut comme réflexe de réponse qu'un battement de cil. Sans même bouger la tête pour regarder par terre, il toussouta ésperant que la fille comprendrait qu'il était inutile d'ordonner quelque chose à Joey Stempleton.
Et il se replongea dans une lecture monastique.

Il est vrai que Joey aurait pu se baisser et ramasser les ustensiles féminins tombés à terre. Il aurait pu également lever les yeux sur la fille et lui sourire, ou tout autre futilité de ce genre. Mais il ne l'avait pas fait, et il entendit vaguement qu'elle lui adressait à nouveau la parole. Seulement au dernier mot de la phrase de la brune, Joey détacha ses yeux de son livre pour la fixer. Sans mot dire, il contempla le sol en prenant soin de ne pas poser le pied par terre, et s'aperçut qu'il restait tout de même quelque chose presque sous sa banquette. Un petit ruban vert, torsadé et brodé. Toujours en gardant un silence monacal, le blondinet le lui tendit et le déposa sur le bord de la banquette avant. Joey tenait son ouvrage comme une mère tient son bébé. Il relança un regard presque sans expression à la fille et s'installa à nouveau dans son fauteuil. Mais qu'avait-elle à se dandiner ainsi ? On aurait dit qu'elle était assise sur un nid de fourmis. Il l'observa plusieurs fois, et remarqua son teint pâle et diaphane. Elle balançait une chevelure brune-ebene, et montrait un minois mignon. Coquette, elle trahit ses attirances pour les cosmétiques qui s'étaient répandus au sol. Tout sentait bon dans ce sac. En se penchant, Joey eut face à lui le petit sac à main, qui lui aussi sentait les mélanges entêtant des parfums forts.
Reprenant sa lecture, Joey lâcha:

" Stempleton. Je suis Joey Stempleton. "

Et il reprit une page en arrière afin de ne rien perdre de ce qu'il avait dû interrompre. La photo de Dolly était quant à elle glissée entre les doigts de la main qui ne tenait pas le livre.

Dorénavant, Astoria était bel et bien décidée à ne plus adresser la parole au garçonnet après lui avoir dit, d’un ton ironique bien évidemment, « merci de m’avoir aidée ». Après tout, s’il l’aurait aidée à ramasser ses affaires, elle lui aurait très certainement parlé et gentiment en plus, mais là elle n’en avait aucune envie, du coup.

Elle se replongeait donc dans sa musique tandis que lui retournait à sa lecture, lecture qui semblait d’ailleurs passionnante. Mais elle s’en moquait. Et totalement. Il ne méritait même pas qu’elle pense à lui, ou plutôt qu’elle pense à ce qu’il lisait. Ce n’était sûrement pas intéressant, en plus.

La fillette, son baladeur sur les oreilles, lisait sa revue de Sorcière-Hebdo comme si rien ne s’était passé, lorsqu’elle vit le blondinet faire un mouvement. Mais elle ne lui adressa même pas un coup d’œil, du moins jusqu’à ce qu’elle sentit qu’il posât quelque chose sur sa banquette. Elle leva les yeux et vit qu’il avait ramassé un ruban vert brodé.

Astoria n’avait même pas remarqué que son ruban était tombé et était soulagée que l’inconnu l’ait ramassé. Ce n’était qu’un ruban après tout, mais elle se serait fait houspillée si ces parents avaient su qu’elle l’avait perdu. Ils lui avaient donné ça il y a quelques jours en disant : « Le vert représente la maison Serpentard. Tâche de t’y retrouver et de l’honorer, et garde ce ruban sur toi jusqu’à ta répartition. »

Cela pouvait paraître stupide – et d’ailleurs Astoria trouvait que c’était totalement ridicule – mais ses parents auraient cru qu’elle ne voulait pas aller à Serpentard, autrement. Ce ruban, c’était une façon de dire qu’elle avait plutôt intérêt à se retrouver là ! Alors elle adressa un sourire au garçon lorsque celui-ci se présenta, disant qu’il s’appelait Joey Stempleton.

« Moi, c’est Astoria Greengrass. Merci pour le ruban … ça peut paraître rien, mais il faut que je le garde jusqu’à la répartition. »

Elle songeait qu’il allait lui rire au nez et regretta de lui avoir dit ça. Quoique … Ce qu’il pensait n’avait pas réellement d’importance, au final. D’autant plus qu’il avait reprit sa lecture une fois s’être présenté.

D'autant plus que non seulement l'avis de Joey n'avait aucun poids, mais il fallait admettre et avouer qu'il s'en fichait éperdument. C'était un attachement matériel, et les choses d'içi bas n'ont que très peu de valeur aux yeux du jeune Stempleton. Il attachait seulement de l'importance au fait de posséder un appareil photo, " machine " moldue, mais nécessaire à immortaliser sa chienne Dolly. Et Astoria remarquera malgrè son désinterêt pour la lecture du blondinet, que la photo qu'il tient dans sa main libre ne bouge pas. Dolly est figée, et la photo est issue d'un appareil moldu. Le jeune blond releva tout de même la tête lorsque la fille se présenta. Il écouta sa voisine décliner son nom, et la fixa. Il ne put s'empêcher de penser- mais qu'ont-elles ces filles destinées à Serpentard à être aussi belle ?- La pensée de Joey se posa sur le doux souvenir de son voyage de première année effectué avec Lorena Velasquez. Toute la saison estivale Joey n'avait cessé de penser à elle. Et aucune trace de Lorena dans le train. Elle devait y être, c'était pas possible autrement !
Revenant peu à peu à lui, il chassa à contre coeur l'image de Dolly qui était venue s'interposer, et refixa à nouveau Astoria.
Pendant qu'elle parlait pour se présenter, Joey fixa aussi le petit bout de lacet qu'il avait ramassé. Un porte-bonheur, après tout, pourquoi pas ! Lui se promenait sans cesse avec Dolly, le Bas-Rouge monstrueux qui partageait sa vie.
Hormis ça, Joey ne voyait pas trop en quoi ce bout de tissu pouvait influencer la décision du choixpeau magique.
Il quitta la petite étoffe, et regarda Astoria.

- Que regardes-tu ? Mon livre ? -

Joey tourna la couverture. Puis il referma l'ouvrage et le posa près de lui, presque sous le bras.
Il aurait été une louve, on aurait juré qu'elle défendait ses petits les babines relevées.
Il se reposa mieux sur son siège, et poursuivit.

- C'est un précis social sur le vampirisme. Le deuxième tome, et rare avec ça. -

Il avait emprunté le ton d'un dément, comme pour accentuer le fait qu'il y a des ouvrages qui ne doivent pas rester entre n'importe quelle main.

- Et ce livre vient d'un libraire moldu, qui lui-même est un cracmol. Satisfaite ? -
Joey prenait les devants, on ne savait jamais. Cette fille pouvait haïr les moldus, les cracmols et tout le reste... Joey restait neutre comme la plupart du temps, mais avait en bon égard les libraires moldus, lesquels s'y connaissaient aussi en matière de grimoires que les sorciers spécialisés.
Joey attrapa sa valise, l'ouvrit et en sortit un paquet blanc, en papier, dans lequel il y avait des pâtisseries.
Un gros croissant au beurre allait subir les foudres de la faim que Joey tentait d'apaiser.
Il plongea son regard froid dans celui d' Astoria, et en ne le quittant pas, lui tendit une deuxième pâtisserie.

-

Malgré sa froideur, le jeune garçon ne semblait pas méchant et avait visiblement même envie de discuter tranquillement et gentiment avec Astoria. Et tant pis si aux premiers abords il l’avait énervée en ne l’aidant pas, il lui avait par la suite rendu service. Rien que pour cela, elle n’allait pas se montrer ingrate envers lui.

Cependant, elle leva les yeux au ciel d’un air exaspéré lorsqu’il lui demanda si elle regardait son livre. On dirait qu’il avait peur qu’elle n’y touche et semblait très protecteur envers l’ouvrage, et la fillette se demanda ce qu’il avait de si extraordinaire, ce bouquin. Elle ne tarda pas à avoir sa réponse, puisque Joey lui expliqua qu’il s’agissait d’un livre très rare sur le vampirisme. Même si elle le disait peu, les vampires fascinaient Astoria et elle ne put s’empêcher de le faire remarquer :

« Intéressant … Les vampires, je veux dire. Ils sont fascinants, même pour moi, qui est pourtant une sorcière. »

Le blondinet ajouta que c’était un livre venant d’une librairie Moldue, et que le vendeur était un Cracmol. Visiblement il n’avait rien contre les Moldus et semblait près à attaquer si elle osait dire quoi que ce soit de mal à leur sujet. Pour tout dire, la brunette ne détestait pas les Moldus mais ne pouvait s’empêcher de se sentir au-dessus d’eux. Elle avait été élevée ainsi, après tout.

« Il n’y a pas de mal. » répliqua-t-elle. « Mon MP4 est un objet inventé et fabriqué par des Moldus. »

Elle lui tendit le baladeur pour lui montrer de quoi il s’agissait. Peu de sorciers savaient à quoi cela servait, après tout.

Par la suite, elle le regarda fouiller dans sa valise et en sortir des pâtisseries, puis en tendit une à Astoria. Surprise par le geste, elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour refuser, mais ne dit rien … Pourquoi refuser ? Il lui offrait gentiment et, en plus, elle avait faim. La jeune fille prit donc le croissant entre ses mains et adressa un sourire à Joey. Un sourire franc et sincère, chose rare chez elle.

« Merci, c’est gentil ! »

Joey tendit alors le croissant au beurre à Astoria. Elle ne déclina pas l'offre et saisit par la faim sûrement se rua aussi sur la viennoiserie. D'esprit partageur, Joey était surtout un tête en l'air, doté d'un caractère bien trempé, mais uniquement si on le contrecarrait sur des avis divrgeants concernant la littérature. Et d'ailleurs plus largement sur l'existence d'ouvrages rares. Les ouvrages traitant sur le vampirisme faisaiant partie intégrante d'une littérature sercète, et plus spécialement d'une diffusion de livres plutôt restreinte.
Il commenca à mordre dans son croissant, ayant avant tout rangé son livre, et débuta une ébauche sur la rareté des ouvrages déstinés aux plus avertis.

- La diffusion de ce genre de livre est assez étriquée. Chez les moldus on en trouve uniquement dans des librairies bien spécifiques. J'attends d'avoir l'aval d'un professeur afin d'entrer dans la bibliothèque de l'école.-

On aurait parié que Joey s'adressait à un futur confrère bibliothécaire à qui il révélait l'existence d'une preuve que Jedusor a écrit l'intégralité des manuels universels de sorcelerie.
Sur un ton des plus sérieux, il entama quelques petites questions futiles et lancait des regards tantôt approbateurs, tantôt étonnés.
Mais il n'était pas dupe, il savait que dans quelques temps Astoria changerait son fusil d'épaule, et qu'elle serait bientôt imprégnée du parfum Serpentard. Il pariait également sur le changement de comportement dans un trimestre. Serpentard, la maison des ignards s'était-il inventé un jour que Lorena était passée près de lui et l'avait snobé au détour d'un couloir.
Toutefois Astoria présentait un caractère plutôt avenant et Joey en profitait pour échanger avec elle.

Embrayant sur le croissant:

- Ca s'appelle un croissant au beurre. Je ne me suis toujours pas fait aux friandises " magiques "- dit-il en prononcant plus haut le mot magique.

D'ailleurs même chez lui, Joey ne consommait que des denrées moldues, sauf cas contraire d'imprévus ou d'oubli de la part de ses parents.

Une fois le croissant terminé, Joey tapota sur sa valise, et lanca à Astoria:

- Si tu voulais pour une raison ou une autre t'intéresser aux vieux manuscrits et livres, j'ai des petits filons pour te les procurer.-

Joey tenta pour la première fois d'enrôler quelqu'un dans sa passion.

Une fois le croissant englouti, la conversation qu'il venait d'entretenir avec Astoria prenait déjà un air évaporé comme si elle faisait déjà partie du passé de Joey. Il regarda par la fenêtre, et reconnut le passage avec le souterrain; signe que le train arrivait à sa destination. Il se leva et ouvrit à nouveau sa valise dans laquelle du rechange bien plié était posé en-dessous de sa bibliothèque ambulante. Car Joey ne manquait pas d'emporter avec lui ses quelques ouvrages préférés, tous dissertant du vampirisme. Il en bougea deux, et tira sur une longue toile noire qu'il secoua afin de la déplier. Aux yeux d'Astoria, elle comprendrait qu'il allait revêtir sa robe de sorcier, attribut obligatoire de porter à l'arrivée à la gare du Pré-au-Lard. Il enfila la robe, et se remit sur son siège, l'arrivée à la gare ne prendrait pour maintenant qu'une petite demi-heure. La robe noire jurait avec le contraste des cheveux blonds du jeune Stempleton. Ce qui donnait à Joey un air décalé à son allure. Enfant plutôt beau, Joey savait qu'il avait hérité de la beauté de sa mère qui lui rappelait chaque fois qu'elle le voyait revenir d'un trimestre à Poudlard. Elle l'adorait dans sa robe noire. Et l'idée qu'un jour Joey puisse couper ses cheveux donnait de l'urticaire à Leslie, sa mère.
Il regarda Astoria qui portait déjà sa robe, et lanca :

- C'était bon hein ? Les moldus nomment cette pâtisserie un croissant au beurre. C'est tout simplement délicieux. Ma mère m'en envoie quelques-uns durant le trimestre. Je les mange en secret lorsque je suis seul dans la biblio.... Enfin quand je suis avec mes livres bien au calme.-

Il mordit sur sa langue avant de trouver une feinte pour stopper la suite de sa phrase. Après quoi il refixa Astoria du même regard que lorsqu'elle avait fait tomber ses affaires, et cligna des yeux avant de les poser sur la photo de Dolly.