In search of a sheet - Priorité à Ophélie.

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Nous sommes déjà en avril. Que le temps passe vite, n'est-ce pas ? Bella, jeune apprentie sorcière à Poudlard, l'une des plus prestigieuses écoles de sorcellerie au monde, aurait pourtant juré que c'était hier qu'elle y était entrée et s'était fait répartir à Serdaigle, l'une des quatre maisons. Celle-ci est la maison de la co-fondatrice Rowena Serdaigle, celle qui voulait que seulement les élèves les plus intelligents puissent entrer dans sa maison qui porte le blason d'un aigle bronze aux pattes noires.

Serdaigle convenait très bien à Isabella. Dès qu'elle avait lu le livre intitulé « L'Histoire de Poudlard », elle avait en quelque sorte flashé sur cette maison. Elle était d'ailleurs pratiquement sûre que cette maison l'accepterait, elle qui aime la lecture et qui a une assez grande soif de savoir auprès du nouveau monde dans lequel elle vit et étudie depuis maintenant le mois de septembre : le monde de la sorcellerie. Et d'ailleurs, Bella s'y plaît dans ce monde. Elle adore la sorcellerie et tout ce qui la concerne. Du moins presque tout ce qui concerne la sorcellerie, parce qu'au niveau de l'astronomie, Bella à vraiment la tête dans les étoiles pendant les cours du professeur Sinistra qu'elle trouve vraiment horriblement ennuyeux.

D'ailleurs le dernier cours qu'a eu Isabella aujourd'hui, c'était un cours d'astronomie, la matière qu'elle déteste le plus. Quelle coïncidence, n'est-ce pas ? Et à chaque fois que la jeune fille à un cours d'astronomie, c'est en fin de journée. Donc une fois ce dernier cours terminé, Bella peut enfin se reposer dans la salle commune de sa maison qui est se trouve dans la tour ouest. D'autant plus que la tour ouest se trouve tout près de celle des élèves de la maison Serdaigle qui portent les couleurs bleues et bronze.

Et que fait Bella pendant son temps libre à votre avis ? Eh bien elle dessine, tout simplement. Et comme d'habitude, elle dessine de sombres choses telles que des personnes allongées sur le sol, dans une flaque de sang et avec une balle dans la tête. Ce sont des dessins jolis, n'est-ce pas vrai ?

Et là, la jeune sorcière à du temps libre alors, que fait elle, tout en sachant qu'elle a fini ses devoirs depuis déjà un bon bout de temps ? Des dessins bien évidemment. Mais lorsque Bella ouvrit son cahier à dessins, elle remarqua que celui-ci était rempli à cause de ses précédentes oeuvres artistiquement sombres. Comme si elle était toute seule dans la salle commune, Isabella pensa à haute voix et brusquement.

« Par la barbe de Merlin, je n'ai jamais de feuilles lorsque que j'en ai le plus besoin ! Toute cette histoire, c'est vraiment hallucinant, j'vous jure. »

Lorsque Bella se rendit compte qu'elle n'était pas la seule personne dans la salle commune des bronze et argent, elle vit que la plupart des élèves l'observait comme si elle venait de se transformer en un troll adulte des montagnes. D'accord, maintenant tous les élèves de Serdaigles vont se le répéter entre eux avant de le répéter aux autres élèves et cette rumeur va certainement faire le tour des murs de l'école. Enfin bref, de toute façon la fille née de deux parents moldus n'avait pas beaucoup d'amis à Poudlard et même si une rumeur sur elle circulait dans les couloirs de l'école, personne ne la reconnaitrait, car pratiquement personne ne la connaissait.

Quelques minutes plus tard, la fille de Georgina et Iyan remarqua qu'on l'observait toujours et elle se sentie directement gênée. Trop d'attention d'un seul coup et en plus dans le côté négatif, ce n'était pas bon du tout pour elle. Être la cible des regards, Bella n'a jamais aimé cela et n'aimera certainement jamais cela.

Tellement gênée, elle commença à en rougir avant de faire de grands gestes de la main ne servant à rien et la rendant encore bien plus ridicule qu'elle ne l'eut été lorsqu'elle avait parlé toute seule.

Enfin bref, elle décida de ne pas se soucier des autres qui la regardaient toujours comme un troll adulte des montagnes et commença à se mettre à la recherche de nouvelles feuilles pour pouvoir faire de nouveaux dessins. Elle chercha tout d'abord dans le dortoir des filles de première année. Pour débuter ses recherches, elle commença par le dessous de son lit à baldaquin, mais elle n'y trouva rien du tout. Peut-être dans sa caisse à habits ? Non, à part des vêtements, il n'y avait rien à l'intérieur.

O.-K. Les recherches s'annoncent plus que bien et dire que ce n'est qu'un début ! Bref, elle descendit des dortoirs des filles et se rendit à nouveau au sein de la salle commune où cette fois-ci, personne ne l'observa comme un monstre. Elle recommença donc ses recherches dans la salle commune. Elle regarda tout d'abord sous une table et sur une table avant de tomber sur une fille à la chevelure plutôt longue et mi-brune...

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Ophélie avait toujours eu une profonde attirance pour la lecture et elle éprouvait une profonde admiration pour les auteurs. Elle-même avait déjà essayer d'écrire des histoires mais n'était jamais arrivée à grand chose. De temps à autres, elle décrivait des créatures imaginaires des plus curieuses. Elle s'estimait trop jeune pour écrire un livre sérieux bien sûr : elle jugeait ne pas avoir assez d'expérience dans la vie, mais un roman fantastique... Elle était convaincue de pouvoir y arriver et pourtant elle n'était jamais satisfaite par ce qu'elle faisait.

C'est pourquoi, un peu dépitée, elle repassait en revue tous les grands classiques, espérant, un jour, avoir autant de génie que Shakespeare, Oscar Wilde, Aldous Huxley, Virginia Wolf ou qu'un de ces auteurs français qui parlent si bien du monde.

Ce soir là, elle avait eu un cours d'astronomie. Le professeur Sinistra était sûrement un excellent professeur, mais Ophélie avait toujours préféré contempler les étoiles d'un air rêveur. Certes il devait être passionnant de s'intéresser aux étoiles et à ce qui se passait là-haut mais comment pouvait-on imaginer quoi que ce soit sur ce qui se passait dans les étoiles si on connaissait déjà la vérité...

Mais ce cours lui avait donné des idées. A vrai dire, lorsqu'Aurora Sinistra leur avait demandé de contempler Vénus, également appelée "étoile du berger" et qu'elle avait remarqué cette grosse étoile près de la planète, elle avait soudain songé à Peter Pan, splendide oeuvre de Sir James Barrie, que sa mère lui lisait pour l'endormir.

Ce souvenir, loin d'être désagréable, bien au contraire, lui donna soudain envie de relire la pièce. Elle se voyait très bien dans le dortoir, sortir ses robes de sorcier de sa malle pour récupérer la dizaine de livres qu'elle emportait partout avec elle et parmi eux, le vieil exemplaire de Barrie. Elle serait ensuite descendue dans la salle commune, ce serait installée dans un fauteuil en face de la cheminée et aurait dévoré la pièce le sourire aux lèvres.

L'attente était désormais interminable : la Serdaigle n'avait qu'une envie c'était que le cours prenne fin. Elle essayait de se remémorer les différents passages dans leurs moindre détails. Le chien Nanny qui fait le lit, l'arrivée de Peter Pan dans la chambre d'enfants, le départ pour Neverland... Enfin, lorsqu'elle arriva au "Si vous croyez aux fées, tapez dans vos mains..." le professeur annonça la fin du cours avec sa brutalité habituelle.

Ophélie fut une des premières à se lever. D'habitude, elle se laissait prendre au jeu et, toujours lente à dessiner sa carte, elle restait quelques minutes de plus pour la finir, mais cette fois-ci, elle rangea ses affaires, demanda en vitesse, si elle pouvait rendre sa carte au prochain cours et descendit les escaliers de la tour d’astronomie au pas de course. Elle traversa le couloir du septième étage, vide à cette heure et grimpa les marches deux à deux jusqu‘à la tour de Serdaigle. Elle répondit à l’énigme de l’aigle majestueux représenté sur le tableau masquant l’ouverture de la salle commune, traversa la pièce chaleureuse et monta jusqu‘au dortoir. Elle déposa son sac sur son lit, ouvrit sa malle, en retirant ses vêtements pêle-mêle puis en tira précautionneusement l‘exemplaire de Peter Pan.

Le sourire aux lèvres, elle ne prit pas le temps de ranger ses robes de sorcière et les jeta dans sa malle de manière désordonnée. Les yeux brillants, elle redescendit, serrant le précieux livre contre son cœur. Jusque là, tout se passait comme elle l‘avait imaginé. C‘est alors qu‘elle réalisa à quel point la salle commune était occupée. Aucun fauteuil n‘était libre parmi ceux qui étaient vers la cheminée : le dernier venait d‘être pris par Isabella Grey, une camarade de première année avec qui elle partageait le dortoir.

Légèrement déçue, car la situation ne se déroulait pas telle qu‘elle l‘avait imaginé, elle s‘assit dans un coin, à côté des escaliers menant aux dortoirs des garçons et commença sa lecture. Elle ne parvenait néanmoins pas à se concentrer et guettait le moindre fauteuil qui se libérait. Elle observait ainsi la salle commune et les élèves qui s‘agitaient autour d‘elle, certains pestant parce qu‘ils n‘arrivaient pas à se concentrer, d‘autres éclatant de rire, d‘autres encore profondément plongés dans leur lecture. Elle remarqua enfin qu‘Isabella cherchait quelque chose par terre sans apparemment parvenir à le trouver. Elle fronça les sourcils et observa discrètement la jeune fille. Elle pensa tout d‘abord qu‘elle cherchait une plume mais lorsqu‘elle en vit une posée sur la table en face d‘elle elle comprit qu‘il ne s‘agissait pas de ça. Finalement, Isabelle se leva et monta au dortoir mais ne tarda pas redescendre, l‘air contrarié. Mais que pouvait-elle chercher ?

Ophélie essaya de se replonger dans son livre mais sans succès. Elle comprit alors qu‘elle ne parviendrait pas à se concentrer tant que la jeune Bella s‘agiterait. La petite fille se leva donc et se dirigea vers Isabelle.

Salut Isabella. Tu cherches quelque chose ?

Elle se mordit la lèvre inférieure et regarda la jolie blonde d’un air intrigué.

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La jeune fille en question était Ophélie Angelini. Elle était dans la classe de Bella et pour une fois aujourd'hui, la petite brune avait fait comme la bonde : quitter le cours d'astronomie dès que la sonnerie avait retenti. Isabella ne connaissait pas personnellement Ophélie et elle la considérait simplement comme une camarade de classe. En fait, il faut dire que la jeune sorcière n'avait pratiquement jamais adressé la parole à Ophélie. La raison étant que faire les premiers pas, ce n'était pas le point fort d'Isabella, au contraire même. C'était dailleurs pour cela que la jeune fille aux cheveux blonds n'avait pas beaucoup d'amis au sein de Poudlard.

Enfin bref. Ophélie voulait savoir ce qu'Isabella cherchait dans la salle commune. Avant de répondre, Bella remarqua que la petite brune avait un livre dans les mains. Le titre était Peter Pan, un roman écrit pas un moldu. La blonde connaissait ce roman. Il avait été écrit par James Barrie. Bella l'avait lu quelques fois, surtout lorsqu'elle n'avait vraiment rien à faire. La jeune fille préférait largement la vidéo faite par les productions Disney. Le livre que tenait Ophélie était vieux mais il contenant tout de même des feuilles, et c'était cela qu'Isabella voulait : des feuilles !

D'habitude, Bella n'était pas aussi garce mais vu qu'elle commençait à en avoir un peu marre de chercher à droite et à gauche, elle se dit qu'elle pouvait faire un petite exception en prenant le livre d'Ophélie et en lui arrachant une page. D'autant plus que souvent, les dernières pages ne servent à rien et sont vierges. Bella, comme si de rien n'était, souriait à présent à sa locutrice. D'accord c'était peut-être mal ce qu'elle allait faire à son livre mais dans tous les cas, la belle blonde de première année à Serdaigle était sûre qu'Ophélie l'avait déjà lu plusieurs fois et qu'elle la pardonnerait lorsque Bella lui offrirait le même mais en neuf...

« Coucou Ophélie. Oh euh oui, une feuille mais je crois que j'ai trouvé, merci. D'ailleurs je suis sûre que tu vas un peu m'en vouloir mais... »

Et puis, sans attendre une réponse de la part d'Ophélie, la jeune bleu et bronze prit des mains de la petite brune de onze ans son livre racontant l'histoire de Peter Pan et son pays imaginaire à deux gallions et cinquante noises. Elle ouvrit directement le livre de la jeune fille avant que celle-ci ne vienne le lui reprendre des mains et, d'un coup sec, elle arracha l'avant-dernière page du livre. Elle était certes un peu moisie mais, cela fera l'affaire, Bella en était certaine.

D'un air un peu tragique et bouleversant, Isabella se retourna vers Ophélie et lui tendit son livre où à partir de maintenant, il y manquait une feuille. Le sourire qu'avait eu Bella tout à l'heure avait disparu et maintenant, elle serrait les dents et les lèvres et dans une petite phrase, elle s'excusa sans vraiment avoir l'air d'être désolée.

« Désolée Ophélie ».

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Ophélie remarqua que Bella paraissait assez nerveuse. Sans doute était-elle énervée de ne pas trouver ce qu'elle cherchait. La jeune fille se rengorgea davantage à l'idée de pouvoir venir en aide à une camarade de chambre. Cela lui donnait non seulement l'impression d'être utile, mais également d'être une véritable sauveuse. Après tout, elle lui épargnerait bien une crise de nerfs. C'est donc le sourire aux lèvres qu'Ophélie regarda la jeune Isabella la regarder des pieds à la tête puis scruter le livre qu'elle tenait entre les mains.
La brunette rosit très légèrement. De ce qu'elle savait des Serdaigle, ils étaient généralement curieux mais surtout passionnés de lecture. Il était pourtant peu courant de voir un élève de cette maison relire Peter Pan, il se contentaient plutôt de dévorer les Sonnets de Shakespeare, l'oeuvre de Beckett, Byron, Marlowe ou autres auteurs tous plus connus les uns que les autres pour leur succès ainsi que pour la difficulté de leurs oeuvres. Lire Peter Pan pouvait peut-être lui nuire. Le regard de Bella en serait-il changé ?

Alors que la petite fille se torturait l'esprit avec ses habituelles questions, elle écouta vaguement la réponse d'Isabella.

Citation :: Coucou Ophélie. Oh euh oui, une feuille mais je crois que j'ai trouvé, merci. D'ailleurs je suis sûre que tu vas un peu m'en vouloir mais...

N'était-ce qu'une impression ou est-ce que le regard de la jeune Serdaigle avait changé et se montrait d'un coup plus méprisant ? Cette question devait sans doute la préoccuper car elle se rendit à peine compte que Bella lui prenait le livre des mains. Ophélie mit un certain temps à réagir et regarda ses mains désormais vide. Elle eut alors une désagréable impression et regrettait presque d'être venue parler à la jeune bleue et bronze. Elle avait comme l'intuition que cet entretien allait mal se terminer et... TCHHHHHHHH

Citation :: Désolée Ophélie.

Ophélie ouvrit la bouche. Ce bruit, était habituel dans la salle commune. Les feuilles ou parchemins divisés en deux partie de la main même des élèves n'étaient pas rares et pourtant il lui semblait qu'il n'avait pas produit le même bruit que d'habitude. Elle écarquilla les yeux et reprit le livre que lui tendait Bella. C'est à moitié consciente de ce qu'elle faisait et à la manière d'un somnanbule qu'elle ouvrit le vieux recueil à la dernière page. Celle ci était déchirée. Les larmes aux yeux, elle fit glisser son doigts le long de la déchirure. Ses lèvres tremblaient mais elle se refusait à pleurer devant tout le monde.

* Ce n'est pas possible, je dois rêver. Elle n'a pas pû déchirer un LIVRE ! Personne n'abîme les livres et surtout pas des livres comme ça... *

Elle qui avait toujours été élevée en respectant les livres comme s'ils sagissait de trésors, il était absolument inconcevable de savoir que qui que ce soit pouvait corner volontairement la moindre page de ces livres, alors en déchirer une...

Elle sentit son coeur tomber dans sa poitrine. Son père la réprimanderait tellement alors !! Mais le pire dans tout cela c'est qu'elle se sentait profondément coupable. Faire une bonne action avait flatté son orgueil et elle en avait été punie. Elle éprouva alors une profonde colère contre elle-même, une colère qu'elle ne pouvait contenir longtemps et qui éclata sur Bella.

Mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ?! Est-ce que tu connais seulement la valeur de ce livre ?! Si tu avais besoin d'une feuille il suffisait de le demander mais c'était pas la peine de m'arracher le livre des mains et d'en arracher une page !!

Rares étaient les fois où Ophélie perdait son sang-froid mais lorsque c'était le cas, c'était qu'on avait vraiment passé les bornes. La respiration haletante, des larmes de fureur jaillissant de ses yeux noisettes, elle faisait presque peur à voir : elle qui était toujours si tenue et qui prenait toujours soin de sa tenue paraissait désormais négligée et échevelée. Pourtant, son ton restait assez calme, bien qu'étant sec et lourd de reproches.