Mon petit oiseau appris à voler...

Invité

Dimanche matin. La plupart des élèves de Poudlard profitent de cette journée de repos pour faire la grasse matinée. La plupart, n'inclue pas Ophélie Angelini, Serdaigle de première année. Depuis sa plus tendre enfance, la petite fille n'avait pas le souvenir de réussir à dormir longtemps les week-ends, bien au contraire. En ce qui concernait la semaine, Ophélie avait du mal à se réveiller, et il lui fallait au moins trois réveils pour se sortir du lit. En revanche, le dimanche matin, elle était debout à sept heures, prête à attaquer sa journée.

Ce fut le cas ce dimanche matin-ci. Elle se glissa sans bruit au bas de son lit à baldaquins, pris ses affaires, alla se doucher et enfila son uniforme. Huit heures... Malheureusement, qu'il soit sept heures, huit heures, neuf heures ou dix heures, le château restait endormi, et ce jusqu'à onze heures à peu près. Heureusement, la bibliothèque ouvrait à dix heures. Mais que pouvait-elle faire pendant deux heures ?

* Le devoir de sortilèges ? *

Elle avait effectivement un devoir de sortilèges à rendre au professeur Flitwick, concernant l'usage du Wingardium Leviosa. Aussitôt dit, aussitôt fait, et la jeune fille se retrouva dans la salle commune, plongée dans son manuel et un épais volume concernant les sortilèges de base qu'elle avait emprunté à la bibliothèque du château.

Lorsqu'elle fut arrivée à la moitié néanmoins, elle eut l'impression qu'elle oublait quelque chose et cette impression s'amplifia au fur et à mesure qu'elle écrivait. Il s'agissait de quelque chose d'important... Comment pouvait-elle oublier un truc pareil ? Elle posa sa plume et regarda son devoir en plissant les yeux, comme si le parchemin lui révèlerait quelque chose. Non, décidément, elle ne voyait pas de quoi il pouvait s'agir.

Elle se remit à écrire mais l'inspiration n'y était plus. Elle soupira : elle tenait absolument à profiter du calme de la salle commune pour faire son devoir dans son intégralité. Elle se concentra sur le mouvement que devait accomplir la baguette pour produire un parfait sortilège.

* On tourne et on abaisse... *

Elle refit le mouvement dans les airs, plume en main et se remit à écrire, s'interrompit, regarda sa plume d'un air incrédule et se remit à écrire. Quelques mots plus tard, elle s'interrompit de nouveau. Non, décidément, cette plume faisait un bruit bizarre. le grattement de la plume sur le parchemin n'était pas le même que dd'habitude. Elle fronça de nouveau les sourcils, se mit l'extrémité de la plume devant le nez et observa. Il n'y avait pourtant rien d'inhabituel. Elle prit son brouillon et griffona des formes dessus, puis des "L" majuscules consécutifs. Oui, elle avait un bruit bizarre. Elle abandonna ses affaires et remonta chercher une autre plume dans son sac.

C'était le genre de choses qu'elle ne supportait pas. Une sorte de manie qu'elle avait. Tout devait être impeccable si elle voulait travailler correctement. Lorsqu'elle se remit à écrire avec sa nouvelle plume, elle était tout sourire. Décidément, les plumes d'aigle étaient de bien meilleure qualité que ces plumes de grand-duc. Elle fronça le nez, l'air amusé.

* Grand-Duc ? Drôle de nom pour un hibou *

Et ce n'est qu'à ce moment-ci qu'elle réalisa. Elle se tapa violemment le front de sa main tachée d'encre, imprimant ainsi quelques traces noires sur son visage. Mais bien sûr ! Elle avait oublié de rédiger la réponse à ses parents !

Monsieur et Madame Angelini avait écrit à leur fille en début de semaine, lui demandant quelles étaient les dates des vacances de Noël pour savoir quand ils devaient aller la cherchr à King's Cross. Préférant finir le volume qu'elle avait emprunté à la bibliothèque, elle avait repoussé le moment d'écrire cette réponse et s'était finalement promis de le faire en ce dimanche matin.

* Nom d'une chouette ! Mais quelle bécasse alors ! *

Elle sortit un nouveau parchemin de son sac et commença à rédiger la réponse à la lettre, oubliant son devoir inachevé. Lorsqu'elle eut terminé, elle fut profondément convaincue qu'il vallait mieux laposter immédiatement, au risque d'oublier de la faire plus tard. Elle jeta donc un regard coupable au devoir mis en plan, le ramassa, se promettant de le finir à la bibliothèque à son retour de la volière, et s'élança vers la Tour Ouest.

Elle grimpa les marches deux à deux, très enthousiaste à l'idée de voir les hiboux de l'école, même si cela devenait une habitude de leur rendre visite. Elle allait pousser la porte de la volière lorsqu'elle entendit une voix. La porte ne fit que grincer. Elle espéra que personne ne l'avait remarqué car elle préférait se faire discrète : elle n'avait aucune envie de parler à qui que ce soit.

Invité

Il était encore tôt quand Neville décida de sortir de son lit. Lui qui dormait aisément jusqu'à une heure tardive le weekend, avait cette nuit là, eut un sommeil agité. Il savait qu'elle en était la raison, et cela le tracassait. La veille, sa grand mère lui avait fait parvenir par hiboux, un Rapeltout. La petite boule de verre transparente était aussitôt devenue rouge écarlate lorsqu'elle était entrée en contact avec la paume de sa main pour la première fois. Neville savait qu'il était tête en l'air, et cela le troublait de ne pas se souvenir de cette chose importante que l'objet magique voulait qu'il se rappelle. Seamus lui avait dit dans la soirée, que le souvenir oublié était important selon la tonalité de la couleur. Cela devait donc forcément être primordial si le rouge était apparu aussi ... rouge.

Toute la nuit, Neville avait ainsi rêvé qu'il allait avoir de gros ennuis s'il ne se triturait pas un peu plus les méninges. Mais lorsqu'il ouvrit les yeux ce dimanche là, rien à faire. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait être cette chose enfouie dans sa tête. Dans l'impossibilité de retrouver un sommeil paisible, il tira les draps et sorti de la tour de Gryffondor, en prenant soin de ne pas faire de bruit. Bien évidemment, il fit tomber la baguette de Ron Weasley par terre, et celui ci ouvrit un oeil avant de se rendormir. Dans les escaliers, il manqua de glisser et de tomber la tête la première. Il s'habilla de son uniforme au blason rouge et or, puis sorti de la salle commune. Lorsque le portrait de la grosse Dame rose se fut refermé, il se tappa le front avec la main. Il avait oublié le mot de passe...

Il commença à marcher, espérant que ses pensées se remettraient au clair s'il bougeait, quand soudain, il eut une idée. Il monta deux par deux les marches qui menaient à la volière. Si quelqu'un était bien à même de l'éclairer, c'était sa grand mère. Parfois, Neville pensait qu'elle le connaissait bien mieux qu'il ne se connaissait lui même. Elle aurait sûrement la réponse à sa question s'il lui demandé quelle était cette chose importante dont il devait se souvenir. Son visage était encore endormi, et son esprit ailleurs. Aussi, il sursauta lorsqu'il s'aperçut qu'une jeune élève de Serdaigle le devançait en s'apprêtant à entrer dans la volière. Il eut peur que sa peur ne l'ai éffrayé, et s'excusa d'une petite voix intimidée.

-Hum... Désolé, je t'avais pas vu...

Invité

l s'agissait d'un élève de première année de Gryffondor. Elle le reconnu tout de suite car il fut le seul à s'entraver et à trébucher lors de la Cérémonie de la Répartition, sous les éclats de rire des élèves bien entendu. Quant à elle, cela ne l'avait pas spécialement amusé car elle avait craint qu'il lui arrive la même chose lorsqu'elle se dirige vers le tabouret à trois pieds. Chanceuse, elle y était arrivée sans encombre mais elle avait eu pitié de ce pauvre garçon malchanceux.

Elle fut surprise de le voir sursauter. Etonnée de sa réaction, elle eut un mouvement de recul et exorbita les yeux, un air de petit animal effrayé sur le visage. Son coeur cogna davantage contre sa poitrine.

Citation :: Hum... Désolé, je t'avais pas vu...

Il paraissait assez gêné et assez intimidé par sa présence. Elle fut d'ailleurs assez surprise de voir que quelqu'un, dans cette école, avait le même type de réactions qu'elle, car lui aussi avait l'air complètement égaré ! Malgré tout, elle avait fini par s'habituer à ce nouvel environnement et ne se perdait plus que rarement dans le château et elle ne redoutait plus autant la présence d'autres élèves à ses côtés, bien qu'elle reste toujours aussi silencieuse. Elle se rendit alors compte du fait qu'elle avait quand même de la chance de s'être adaptée aussi rapidement.

Conciliante, elle rassura le garçon à l'air bouleversé et cherchant à vaincre son habituelle timidité.

C'est pas grave... C'est moi qui devrait m'excuser de t'avoir fait peur.

Elle entra dans la volière, sautillant à droite et à gauche pour éviter les fientes d'oiseaux. Elle cherchait en même temps le nom du Gryffondor. La plupart des cours des Serdaigles étaient en commun avec les Poufsouffles et non avec les Gryffondor. mais son nom l'avait pourtant frappé lorsqu'elle l'avait entendu... Lon... quelque chose. Elle l'observa discrètement.

Neville !

Elle se rendit compte que les mots avaient franchis ses lèvres et rougit jusqu'aux oreilles. Pour rattraper sa "gaffe", elle ajouta rapidement.

Tu es Neville c'est ça ?

Son nom ne lui revenait pas.

Invité

Un jour, Neville mourrait sûrement comme un moldu, d'une simple crise cardiaque. Le nombre de fois où son coeur s'accélèrait sous la peur ou la surprise était devenu incalculable. Il n'avait pas besoin de grand chose pour avoir la trouille. Hormis les élèves de Gryffondor, les différentes maisons ne se cotoyaient pas tellement, malgré ce que l'on pouvait penser. Les Gryffondor partageaient généralement leurs cours avec les Serpentard, et il n'avait pas souvent l'occasion de voir des Serdaigle. Ce fut le blason de la jeune fille qui l'informa de la maison dans laquelle elle se trouvait.

Elle n'avait pas l'air méchante. Neville ne l'avait jamais vu, mais il s'il y avait quelque chose pour lequel il se trouvait plutôt doué, c'était sur son instinct envers les autres sorciers de son entourage. Il lui suffisait de partager un regard avec une personne pour savoir qu'il valait mieux en rester éloigné ou non. Avec cette jeune fille qu'il ne connaissait pas, il ne se sentait pas inquiet. La jeune fille se retourna et recula d'un pas. Neville était décidemment pitoyable. Sa réaction avait du l'effrayer. Après un instant de silence, elle s'excusa pour lui avoir fait peur, et Neville se senti très gêné. Neville baissa la tête, pour ne pas lui montrer qu'il rougissait de honte.

Lorsqu'elle cria son nom, il la releva, et fronssa les sourcils, incapable de réprimer un nouveau mais léger sursaut. Puis, comme pour se rattraper, elle lui demanda si elle voyait juste et si c'était bien son prénom.

Neville acquieça d'abord timidement. Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu, et le fait qu'elle le connaisse le rendit confus. Il n'avait décidément pas une bonne mémoire, et s'il avait sorti son rapeltout à cet instant, alors il était convaincu qu'il aurait été rouge vermillon. Il ne savait pas trop comment la jeune fille le connaissait, et la question sortit doucement de ses lèvres.

-Tu... Tu me connais?? Désolé, je ne vois pas quel est ton nom...

Il avança dans la volière et leva les yeux vers une chouette de l'école, le regard infligé par son manque de mémoire.

Invité

De nouveau, Neville sursauta très légèrement mais cette fois, Ophélie s'y attendait plus ou moins. Elle n'eut aucune réaction à part une légère grimace qui témoignait de sa peine pour lui : avait-il toujours aussi peur de tout ? C'était un peu triste d'en arriver à ce point d'associabilité... Mais pouvait-on vraiment appeler cela comme ça ?

Citation :: Tu... Tu me connais?? Désolé, je ne vois pas quel est ton nom...

Après avoir observé le visage du Gryffondor, un visage rond et mélancolique, elle en conclut qu'"associable" n'était pas le mot idéal. Une personne associable ne lui aurait sans doute pas adressé la parole. Neville l'avait peut-être fait à contrecoeur ou parce qu'il y était obligé maisau moins, il avait répondu. Elle songea soudain que sa définition du mot "associable" était assez approximative et qu'elle devrait peut-être la vérifier et l'affiner. Quant à ce qui était de la situation actuelle, le débat était clos, du moins pour le moment : il devait certainement avoir des amis et d'ailleurs elle l'avait souvent vu courir après tel ou tel élève de Gryffondor.
Elle allait lui répondre, lorsqu'une petite voix, trop effrontée à son goût, lui glissa à l'oreille un "mais toi, as-tu des amis ?". Son visage se figea et elle resta immobile à réfléchir quelques fractions de secondes. Avait-elle des amis elle ? Et d'ailleurs qu'est-ce qu'étaient de vrais amis ? Ses camarades de Serdaigle ? Non ! Elle ne les avait jamais considérées comme étant des "amis" à elle. Elle était donc on ne peut plus mal placée pour juger de qui avait des amis et qui n'en avait pas. Pour chasser cette pensée désagréable de sa tête, elle cloua le bec de la petite voix et reporta son attention sur Neville.

Euh... Oui... Bien sûr...

Si secouer la tête vigoureusement faisait partir les pensées récalcitrantes, assurément, elle aurait secoué sa tête dans tous les sens. Mais elle savait que ce brusque mouvement ne lui apporterait rien d'autre qu'un horrible mal de tête. Et puis elle avait quelqu'un en face d'elle et ce n'était pas tout de lui bégayer à la figure.

Bien sûr que je te connais ! Tu étais à la Cérémonie de la Répartition au début de l'année.

Prenant sur elle et chassant toutes ces mauvaises pensée de sa tête, elle avait dit cela d'un ton chaleureux. Son attention était désormais focalisée sur le Gryffondor : elle éprouvait une certaine pitié pour ce pauvre garçon.
De nouveau, et seulement après que les mots eurent franchis ses lèvres, elle se rendit compte qu'elle avait peut-être fait une gaffe, comme à son habitude. Le souvenir de son trébuchement et des éclats de rire de la Grande Salle au complet ne devait pas être particulièrement drôle à se remémorer. Elle se mordit la lèvre, d'un air désolé et, comme pour rattraper son erreur, tendit la main vers Neville afin de la lui serrer.

Je suis Ophélie Angelini, en première année à Serdaigle. Il nous est arrivé de nous croiser entre les cours.

Elle se força à garder un sourire mais la gêne qu'elle éprouvait reprit rapidement le dessus. Pour garder une contenance, elle parcourut la volière des yeux, cherchant une chouette en bonne santé.